Utopies croisées

L'extrait YF: La clé, c'est de renouer avec l'improvisation: L'architecture a toujours été enseignée comme quelque chose de présent pour l'éternité, comme pour les Pyramides. Mais celle que je fais moi, elle s'improvise, on y définit des explications techniques par fax, par e-mail, selon les endroits et leurs spécificités. Certains architectes pensent les mêmes bâtiments, que ce soit à Madrid, Berlin, à Bourges, Paris aussi, alors que les besoins et les usages diffèrent partout. COMMENT PENSER LES VILLES DE DEMAIN ? SM: Finalement, le legs ultime de l'architecture moderne et du style international, c'est la station-service: une architecture délocalisée et identique dans tous les bleds du monde, sans murs, système poteau-poutre oblige, faut pas déconner. Bravo, c'est une architecture finalement faite pour les bagnoles! J'ai développé le projet StationService justement comme une proposition d'ancrage, de transformation de ces objets décontextualisés en construisant sur le toit de la station essence. YF: On m'a sollicité afin que je fasse une proposition pour les bidonvilles de Petare à Caracas. J'ai dit, construisez simplement des escaliers, et le reste est improvisable sur place, c'est très bon marché, facile à faire, sans grand équipement. Les maquettes de ce projet sont là, dans mon appartement. C'est une structure très bon marché, sans grand équipement. C'est une esquisse car l'état Vénézuélien veut y installer un musée personnel pour moi. Avec mes structures, cela leur coûtera moins de 100 000 euros !