Le réel et le virtuel

Le réel procède du virtuel, défend brillamment André Petitat en rappelant que la construction de nos relations suppose une complexification de notre compréhension de l'action. L'accès au schéma désir/moyen moteur/fin introduit une rupture avec le comportement conditionné, alors que la compréhension du rôle des croyances dans l'action implique une réflexion sur les règles convention­nelles et les systèmes symboliques élaborés. L'action ressortit à la fois de l'effec­tuation pratique et de la représentation. Au cours de l'évolution humaine, ce binôme s'est différencié, se complexifiant en plusieurs mondes constitutifs de notre univers symbolique : mondes de la veille et du rêve, de la vérité et du mensonge, de la vraisemblance et du simulacre, du récit factuel et du récit fictionnel, etc. L'extension des mondes réels suppose celle des mondes virtuels. S'intéressant notamment à la codification, à la normativité, à l'éducation, au contrat et au don, agrégeant la notion de pluralité des mondes et celle de pluralité inter­prétative, l'ouvrage souligne la participation de l'imaginaire fictionnel à la construction de l'action réelle.