Austriaca, n° 28

De nombreux signes donnent à penser que l'on peut parler, en philosophie, d'une tradition autrichienne originale qui apparaît comme presque identique à celle de l'Europe centrale. Une philosophie autrichienne originale et le concept d'Europe centrale, constitués de contradictions au vu de la logique et peut-être dénués d'existence réelle, demeurent tout à fait représentables et semblent partager de nombreux points communs. Il est nécessaire de compléter la croyance, assez répandue, en une philosophie autrichienne dont les traits spécifiques se distinguent (selon R. Haller) par une tendance réaliste, empirique, épistémologique et opérant une critique du langage. C'est la prise de distance, vis-à-vis de grands systèmes spéculatifs ou bien d'idéologies, qui définit assurément une particularité essentielle propre à cette pensée philosophique autrichienne. Au sommaire : P. Kampits, «La philosophie autrichienne de Bolzano à Broch comme expression d'une culture d'Europe centrale» ; A.G. Gargani, «Éthique et philosophie dans la culture autrichienne au tournant du siècle» ; A. Janik, «Justus Lipsius, le père de la philosophie autrichienne» ; H. Vetter, «Brentano und Husserl» ; O. Pfersmann, «Der Konsens und die Möglichkeit der Demokratie» ; P. Giampieri, «Freud : ein österreichischer Philosoph ?» ; C.-P. Berger, "Erstaunte Vorwegnahmen. Zum intellektuellen Verhältnis Ludwig von Fickers zu Ludwig Wittgenstein».