- EAN13
- 9791030001808
- Éditeur
- Presses Universitaires de Bordeaux
- Date de publication
- 15/05/2017
- Collection
- Histoire des pensées
- Langue
- français
- Fiches UNIMARC
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Rousseau et la critique de l'économie politique
Céline Spector
Presses Universitaires de Bordeaux
Histoire des pensées
Autre version disponible
Dans la France de la première moitié du XVIIIe siècle, cadre de l’avènement de
la « science nouvelle » de la production et de la distribution des richesses,
Rousseau critique l’économie politique. Sa critique vise le socle théorique
commun à des courants de pensée divergents (mercantilistes, partisans du luxe
ou Physiocrates), soit en des termes plus contemporains, le primat accordé à
la croissance sur la justice.
À cet égard, Rousseau est un lucide interprète des dangers de la société
concurrentielle. Il a su voir que l’économie politique naissante reposait sur
de folles illusions – l’illusion du caractère naturel de l’intérêt, l’illusion
de la transparence de la médiation monétaire, l’illusion des contrats «
volontaires » entre individus inégaux, l’illusion, enfin, de l’harmonisation
des intérêts dans la société marchande. Après Mandeville, Locke et
Montesquieu, Rousseau a saisi l’évolution de la société commerçante. Il a
combattu, à sa façon, le mythe de la « main invisible », auquel il entend
substituer la « main visible » de la République. Le prophète des
mystifications de l’économie politique a su faire entendre sa voix, et la
Révolution française lui donnera un écho inédit. Marx, en ce sens, doit faire
amende honorable : plus qu’une belle âme égarée au pays de l’utopie, l’auteur
du second Discours a proposé une critique de l’économie politique dont nous
pouvons encore tirer profit.
*[XIXe]: 19e siècle
*[29 janvier]: selon le calendrier julien
*[6e]: Sixième
*[26 mai]: selon le calendrier julien
la « science nouvelle » de la production et de la distribution des richesses,
Rousseau critique l’économie politique. Sa critique vise le socle théorique
commun à des courants de pensée divergents (mercantilistes, partisans du luxe
ou Physiocrates), soit en des termes plus contemporains, le primat accordé à
la croissance sur la justice.
À cet égard, Rousseau est un lucide interprète des dangers de la société
concurrentielle. Il a su voir que l’économie politique naissante reposait sur
de folles illusions – l’illusion du caractère naturel de l’intérêt, l’illusion
de la transparence de la médiation monétaire, l’illusion des contrats «
volontaires » entre individus inégaux, l’illusion, enfin, de l’harmonisation
des intérêts dans la société marchande. Après Mandeville, Locke et
Montesquieu, Rousseau a saisi l’évolution de la société commerçante. Il a
combattu, à sa façon, le mythe de la « main invisible », auquel il entend
substituer la « main visible » de la République. Le prophète des
mystifications de l’économie politique a su faire entendre sa voix, et la
Révolution française lui donnera un écho inédit. Marx, en ce sens, doit faire
amende honorable : plus qu’une belle âme égarée au pays de l’utopie, l’auteur
du second Discours a proposé une critique de l’économie politique dont nous
pouvons encore tirer profit.
*[XIXe]: 19e siècle
*[29 janvier]: selon le calendrier julien
*[6e]: Sixième
*[26 mai]: selon le calendrier julien
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