L'enfer de la IIIe république

Au début de la IIIe République, la pornographie représente aux yeux d'une
élite un redoutable poison menaçant de ronger de l'intérieur tout l'édifice
social. Par-delà les clivages politiques ou religieux, de puissantes ligues de
moralité se constituent en Europe pour protéger le public « faible » et
vulnérable. Faisant front contre le « vice », les entrepreneurs moraux
parviennent à limiter la liberté d'expression. A partir de l'Enfer de la
Bibliothèque nationale, où l'on rassemble les livres interdits, Annie Stora-
Lamarre met au jour une culture soigneusement refoulée et suit ainsi, de 1881
à 1914, l'impitoyable lutte entre censeurs et porpnographes.