1924-2024 un siècle de partage autour du livre

Minorités et régulations sociales en Méditerranée médiévale
EAN13
9782753567313
Éditeur
Presses universitaires de Rennes
Date de publication
Collection
Histoire
Langue
français
Fiches UNIMARC
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Minorités et régulations sociales en Méditerranée médiévale

Presses universitaires de Rennes

Histoire

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Le thème des minorités n’a émergé que tardivement dans l’historiographie
socio-économique, principalement sous la forme des recherches consacrées à la
pauvreté ; c’est surtout l’histoire religieuse et culturelle, notamment après
les inflexions données par l’anthropologie historique, qui, plus récemment, a
repris les dossiers des déviances religieuses et des exclusions. Pour les
temps médiévaux, surtout à partir de la « révolution grégorienne », l’accent
est mis surtout sur le facteur religieux, comme élément discriminatoire majeur
opposant l’ecclesia des fidèles à des groupes déviants numériquement
minoritaires. Comme son titre l’indique, ce volume entend diversifier les
approches, par une forte intégration des modèles sociologiques, en envisageant
les processus d’exclusion comme des mécanismes indispensables à la
construction des sociétés ; les groupes « minoritaires » (et pas forcément au
sens numérique) issus de ces processus ne sont que l’institutionnalisation de
positionnements sociaux : à côté du volontarisme politique – évident quand on
étudie ces groupes pour eux-mêmes – qui se caractérise par des « mesures
d’exception » discriminatoires, il nous semble qu’il existe des « effets de
système » conduisant les régulations sociales ordinaires à inférioriser
jusqu’à des pans entiers du corps social, par rapport à un système de valeurs
exigeant et élitiste. Ainsi, les femmes, les cadets de famille, les indigènes
soumis à des processus de conquête militaire et même les paysans doivent être
intégrés dans notre analyse, au même titre que les Juifs ou les hérétiques.
Mais tout n’est pas noir avant l’invention de la citoyenneté de masse. À
l’échelle locale, essentielle aux temps médiévaux, les communautés d’habitants
fonctionnent assez bien comme machines à intégrer. Et la tolérance sociale
s’oppose à l’intolérance idéologique, dans des rapports complexes avec les
processus d’exclusion eux-mêmes. Une autre originalité de ce livre est
d’associer presque à égalité, dans le cadre de la Méditerranée médiévale, les
zones de culture arabo-musulmane et celles de culture latino-chrétienne, dans
une perspective comparative que nous pensons fructueuse.
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