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Le journalisme en invention, Nouvelles pratiques, nouveaux acteurs
EAN13
9782753539235
Éditeur
Presses universitaires de Rennes
Date de publication
Collection
Res Publica
Langue
français
Fiches UNIMARC
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Le journalisme en invention

Nouvelles pratiques, nouveaux acteurs

Presses universitaires de Rennes

Res Publica

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La multiplication des publications en ligne et des magazines de marque, le
phénomène des blogues sur Internet, le déclin de la presse d’information
générale payante et le succès de la presse gratuite et des magazines, sont
autant de lieux de manifestation des transformations à l’œuvre dans les
médias. Celles-ci touchent l’ensemble de la production et de la diffusion
d’information : extension des domaines d’intervention des entreprises de
presse au-delà de l’expertise journalistique vers la gestion de l’information
publique ou promotionnelle ; élasticité de la fonction journalistique entre
l’information et la production de contenu ; modulation de la mission
d’information par la prise en compte accrue du destinataire à capter ;
cœxistence temporelle du flux de l’actualité et du stock de l’archive ;
fragmentation accrue et instabilité croissante des publics. Nous assistons à
un « brouillage » croissant des frontières qui semblaient jusque-là établies
entre les stratégies, les pratiques, les identités, les produits, les
énonciations, les usages. Est-il possible de rendre compte de ces mouvements
autrement qu’en termes de confusion, de subversion, de domination, de
renoncement ? Partant du postulat que le journalisme n’a jamais eu
l’homogénéité qu’on lui attribue, les contributeurs de cet ouvrage s’efforcent
de décrire des objets en mutation dans une perspective non normative. En
s’appuyant sur les concepts foucaldiens de « formation discursive » et de «
dispersion », ils font apparaître les discontinuités dans les pratiques
nouvelles et entre les acteurs en émergence, mais aussi les airs de famille
qui les rattachent au journalisme. Ainsi, d’objets a priori marginaux, les «
gratuits » d’information générale, le magazine Epok de la Fnac, les blogues «
d’information éthique », le discours de l’intime dans la presse féminine,
apparaissent comme autant de manifestations dispersées d’une même pratique
discursive - le journalisme - mais qui ne peut se réduire à l’espace, même «
flou », de son exercice professionnel. Revendiquant une approche « socio-
discursive », les études ici présentées multiplient les angles et les méthodes
: de l’ethnographie des acteurs à l’étude économique, de l’analyse de discours
à la sociologie des professions, des stratégies d’entreprise à l’étude de la
réception. Il ne s’agit pas pour autant de proposer une juxtaposition de
points de vue, ni un syncrétisme de mauvais aloi, mais de montrer que le
journalisme - comme toute activité de production discursive - est un travail
permanent sur les normes (en particulier les normes de « genres ») qui en
retour le constituent. L’identité journalistique ne peut être définie par un
catalogue de formes, mais comme une pratique toujours en invention entre des
logiques homogénéisantes et ses résurgences dispersées.
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