Hélène Henry

En saisissant le hasard qui la mène vers une pratique
généralement liée à une tradition familiale,
comme c’est le cas par exemple pour Jean Lauer,
autre grand tisserand révélé à l’époque, Hélène
Henry décide de suivre une voie singulière.
« On voyait certes quelques décors nouveaux.
Les fabricants soucieux de faire du moderne,
s’étaient adressés à des artistes qui avaient composé pour eux d’aimables motifs, mais ils s’en tenaient aux armures de toujours, aux armures traditionnelles. Rien dans la substance, l’aspect des étoffes qui s’harmonisât avec les matières des meubles de création récente. Mme Hélène Henry pensa qu’il fallait combler cette lacune et l’ambition lui vint de s’y essayer.11 » De la même manière que Louis Barillet pour le vitrail ou Jean Perzel pour le luminaire répondent à des
demandes précises des architectes et des décorateurs, Hélène Henry s’impose comme l’unique personne capable de répondre à leurs véritables aspirations. Elle entre alors dans la grande famille des artisans-créateurs modernes qui vont collaborer à redéfinir l’aspect d’une époque. Une stimulation réciproque entre la tisserande et les décorateurs permet d’installer une symbiose unique : « Elle fut le premier artiste à qui nous
devons des revêtements qui expriment le style
de notre époque. Elle désira, dès 1919, l’application des principes de l’architecture moderne au décor intérieur. Elle voulut des tissus dont la matière serait substantielle et riche, dont la structure s’accorderait avec les grandes lignes simples tracées par nos constructeurs. […]
1919… Mme Hélène Henry expose ses premières oeuvres au Salon d’Automne (SA).12 » Il n’existe