Persistances

La poésie est aussi inessentielle qu’essentielle, importante que dérisoire. Et paradoxalement, elle n’est pas que paradoxe, ici du moins, elle est le reflet de la démarche d’un homme qui s’avance sans masque vers lui-même, donc vers les autres. Se débarrasser de l’effet poétique pour rester en poésie semble la quête de l’auteur qui publie ici son premier recueil.
Ne pas se confronter à sa finitude est décidément impossible, autant qu’il est impossible de vivre constamment avec cette idée. Si l’on veut goûter à cet instant de vie qui ne tient place que dans le présent, il faut regarder du côté des gouffres sombres et obscurs qui pourraient aspirer notre raison comme un syphon avalant définitivement une eau noirâtre.
La tête levée, chaque fois que cela est possible avec cette élégance du combattant qu’inspire la mante religieuse levée sur ses pattes arrière, tel un boxeur en garde, nous défiant, nous est notre mètre quatre-vingts elle et ses sept centimètres. La tête levée vers l’aimée si le miracle apparaît.
Tout est perdu d’avance sauf la beauté du combat.